Suzanne Belperron, une joaillière de talent
Suzanne Belperron est célèbre pour son influence révolutionnaire dans le monde de la joaillerie. Elle marque par un style spécifique et audacieux, ainsi que pour ses collaborations prestigieuses. Sa créativité novatrice et son indépendance artistique solidifie sa renommée dans le domaine de la haute joaillerie.
Qui est Suzanne Belperron ?
Suzanne Vuillerme naît en 1900 à Saint Claude, dans le Jura, en France. Diplômée de l’Ecole des beaux Arts de Besançon, elle se rend à Paris et décroche son premier travail chez Jeanne Boivin, la veuve de René Boivin. Suzanne Belperron dessine les modèles de bijoux de la maison durant 13 ans.
Au cours des années 1920, Suzanne Belperron réalise pour la Maison Boivin des bijoux qui vont à l’encontre de l’esthétique Art Deco. Elle favorise de nouvelles formes, de forts volumes et la couleur, en contradiction avec la géométrie et le blanc de l’époque. C’est avec ce style bourré d’audace, que Suzanne Belperron se fait connaître. Elle est si confiante dans son coup de crayon qu’elle estime même que ces pièces n’ont pas besoin d’e porter son nom de porter sa signature.
En 1924, la Maison René Boivin nomme Suzanne Belperron co-directrice. Probablement fatiguée de rester anonyme, elle quitte la maison Boivin en 1932 pour intégrer la Maison Herz et devenir « directrice artistique et technique exclusive, unique et reconnue ». Herz et Belperron se connaissent très bien puisqu’il était un fournisseur de perles et de gemmes de la Maison Boivin. C’est à cette occasion qu’elle travaille avec le lapidaire Adrien Louart (1890-1989). L’atelier Groëné et Darde devient, quant à lui, son fabricant exclusif. La joaillère dessine tous les modèles de la maison et supervise leur exécution.
Très rapidement, Suzanne Belperron devient une figure importante du monde joaillier. Les plus grandes stars veulent un bijou de Belperron : Joséphine Baker, Jeanne Lanvin, Nina Ricci, Diana Vreeland, etc. Les plus grands magazines publient ces bijoux comme Vogue et Harper’s Bazaar.
Suzanne Belperron créée des bijoux jusque dans les années 1970 et décède en 1983 à l’âge de 82 ans.
Les bijoux de Suzanne Belperron sur le marché de l’Art
Depuis la vente aux enchères des bijoux de la duchesse de Windsor chez Sotheby’s Londres en 1987, le nom de Suzanne Belperron revient au goût du jour et la cote de la joaillère ne cesse de monter depuis bientôt 40 ans. Par exemple, sa célèbre parure en calcédoine devient alors emblématique, atteignant la somme de CHF 627 000 ( soit 670 406€).
Les connaisseurs apprécient particulièrement les bijoux ornés de cristal de roche, de calcédoine ou d’agate, causant des envolées d’enchères sur certains bijoux. On l’explique par la difficulté technique à tailler ce type de gemme pour en faire un bijou d’exception.
En 2004, Pierre Berger & associés met en lumière les bijoux de Suzanne Belperron lors d’une vente aux enchères à Genève. Des prix records en résultent avec notamment un collier de perles d’agate bleue adjugé 126 430 francs suisse (soit environ 134 549€).
Les archives de Suzanne Belperron
En 2007, Olivier Baroin découvre les archives présumées détruites de la joaillière. Les documents attendent dans un appartement abandonné depuis plus de 20 ans. En présentant ces documents (dessins, correspondance, carnet de commandes, des plâtres et des gouaches), il établit une certification et redonne le nom de Belperron sur des pièces qui avaient été attribuées à d’autres.
Le livre* d’Olivier Baroin joue un rôle crucial en consacrant définitivement l’œuvre de Suzanne Belperron. Il met en lumière son rôle essentiel dans l’histoire de la maison Boivin. Les derniers résultats des enchères témoignent de l’envolée de la cote de Belperron sur le marché de l’art. Ainsi, sa place parmi les créateurs les plus talentueux du XXe siècle est désormais indéniable, et son héritage continue de briller à travers ses œuvres prisées et convoitées par les collectionneurs du monde entier.
*BAROIN, O. RAULET,S.,Suzanne Belperron. Pionnière du bijou moderne,2011.