Il est entendu de façon assez large que la période Rétro s’étend des années 40 à la fin des années 60. La majeure partie des bijoux de cette période ont été fabriqués en or ou en argent et pour la première fois au 20ème siècle, l’or jaune était plus prisé que le platine ou l’or blanc dans la création joaillère.
Pourquoi un tel changement ? Une raison est simple : la Seconde Guerre Mondiale. En effet, le platine et ses alliages utilisés pour créer l’or blanc ont été réquisitionnés et utilisés pour fabriquer des armes. Ainsi, les joailliers n’avaient plus dans la possibilité d’acheter ces métaux et donc leur matière première. Ils n’avaient d’autres choix que de privilégier l’usage de l’or jaune dans la réalisation de leurs bijoux.
Les pierres précieuses dans la joaillerie Retro
La guerre a influencé le choix de la matière mais pas seulement. En effet, les joailliers manquaient également de pierres en raison de pénuries et de difficultés d’approvisionnement liées aux évènements. Ils ont donc compensé ce manque par des pierres de plus faible valeur, mais avec du volume, et par l’utilisation de pierres de synthèses dont les procédés de fabrication avaient terminé d’être mis au point.
Bien que les bijoux Rétro présentent des similitudes avec ceux de la période Art Deco (notamment dans le traitement de la ligne et la géométrie), ces derniers s’en distinguent par leur volume et le peu de pierres serties. Le public a finalement adopté ce nouveau style, en estimant que cela faisait partie des sacrifices nécessaires aux efforts de guerre. Il faut aussi noter qu’au sein de la période Rétro différents mouvements se sont distingués, comme l’influence de la passementerie et de tout le vocabulaire des nœuds, fils, tissages, pompons dans les années 50.
Une grande partie de ces bijoux ont finalement été refondus aux cours des différentes périodes économiques qui suivirent. Les pièces qui restent aujourd’hui apparaissent comme des œuvres de maitrise, riche en or (et donc en poids), souvenirs de cette époque incertaine.